Non, ce ne sera un billet qui transpire le bonheur comme les autres. Je tenais à faire un billet à ce sujet, car je me rends compte qu’on est trop peu informé dans nos cages dorées occidentales des atrocités qui se passent de l’autre côté. La domination des Khmers Rouges il y a 40 ans a créé un massacre au Cambodge. Un vrai, de vrai, de vrai. On est vraiment secoué. Je vais donc vous partager des parcelles d’histoires vraies qu’on a lu, pour être bien certaine que vous allez mal dormir. Âmes sensibles, s’abstenir.
Prélude Les Khmers Rouges étaient une espèce “d’armée” qui, sous le contrôle de Pol Pot, avait pour mission de ramener la population 400 ans en arrière: Recréer une société aggraire (retour aux champs…) qui serait autosuffisante et de ce fait, il faut éliminer toutes traces de civilisation moderne. On envoi les gens dans les campagnes, travailler sur les terres. On élimine toute personne possédant un savoir ou étant éduquée, avec une carrière, etc. Bien sûr, on sait aujourd’hui qu’ils ont été exterminés mais à l’époque, on disait qu’on avait “besoin d’eux” et on les amenait. Se faire torturer, violer, tuer. Pour ceux qu’on amenait dans les champs, leur sort n’était pas plus positif. On les soumettait aux travaux forcés, en les nourrissant très brièvement. Plusieurs en mouraient. Leur mort était donc plus lente, mais tout aussi souffrante.
L’histoire de Aki Ra est très émouvante. D’abord, ce n’est pas son vrai nom. En fait, il ne se souvient pas s’il a déjà eu un nom. Il ne sait même pas en quelle année il est né car il a été séparé de ses parents très tôt. Il a rencontré un professeur et ensemble, ils ont supposé qu’il était né en 1973. À l’âge de 5 ans, il fut recruté par les Khmers Rouges et faisait l’armée avec eux. À 10 ans il a eu sa première arme et était prêt au combat. Longue, très longue histoire de vie raccourcie ici pour la cause, il a ensuite été recruté par l’armée Vietnamienne pour combattre maintenant contre les Khmers Rouges vers 14 ans. En 1993, il travailla pour l’armée des Nations-Unies et avait comme mission de déminer les champs. Ceux qu’il avait préalablement installés avec les Khmers Rouges. Ironique. Des millions de résidus de guerre éparpillés dans les champs, les villages, qui causaient la mort de plusieurs innocents qui trébuchaient sur des mines simplement en travaillant sur leurs terres. Surtout des enfants, qui en jouant ou en allant promener les vaches, se faisaient exploser. C’était la mort, ou un membre en moins. C’est à ce moment que Aki Ra décida de conserver toutes ses trouvailles durant le déminage et d’ouvrir un musée. Ce musée sert à financer la maison d’acceuil qu’il a établi à l’arrière, qui héberge des enfants qui ont été blessés par les mines. Souvent amputés d’une jambe, un bras, et un oeil en bonus, ces enfants ont la possibilité d’étudier grâce à Aki Ra. Et de survivre car la plupart proviennent d’une famille de villageois très pauvre, qui n’aurait pas pu leur donner les soins requis.
Voici donc quelques bouts de textes que nous avons, soit de la vie de Aki Ra, ou des enfants qu’il a adoptés.
La maman La mère d’Aki Ra travaillait dans les champs. Elle rationnait le riz pour les travailleurs. Elle tentait quelques fois de mettre un peu plus de nourriture dans les bols lorsque les Khmers Rouges avaient le dos tourné. Les travailleurs en échange lui donnaient des petits animaux, pour ramener au village et donner aux personnes malades. “It was was a simple system of helping each other to survive. One day she was caught committing the simple crime of calling out to an old man to be careful as he was about to trip and spill his food. The Khmer Rouge did not miss anything. They took my mother away and said that they were sending her to ‘school’. School and education were severely frowned upon by the new regime and if you went to school, you never came back. Consequently, as a child, I was terrified of ‘school’.”
Don’t cry, cheer and clap. “…One man was so hungry that he decided to steal a banana from a tree. The Khmer Rouge spotted him and told the village that they were going to make an example out of this man in case anyone had a similar idea. They disemboweled this man in front of his family who were made to cheer and clap. No crying was allowed. This was also considered a crime of weakness.”
Pipi-riz “…The rations were very poor and the packets of rice were often found to be old and moldy with bits or rocks. If we were very hungry and were unable to find water to cook the rice, we would pee into the plastic bag to soften the rice and many times I would have to eat like this.”
Miracle baby “One day in 1995, a mother, father and their 6 months old child were going to collect rice near the Thailand border. Their cart triggered an anti-tank mine on the road. The mother and father were killed instantly. The mother, embracing the child, were catapulted into the landmine field. Villagers could not reach the dead mother and the screaming child. It tooks three days for the villagers to first find me to clear the mine field to reach the baby who, incredibly, had survived by suckling on his deceased mother’s breast.”
3 chiens et 1 bébé “Ara avait 3 mois. Sa mère fuyait les bombardements en ayant le petit Ara dans ses bras. Par malheur, un mortier s’est écrasé près d’eux. Ara a été touché au bras et sa mère sur le côté du corps. Comme ils n’avaient pas d’argent, ils ont échangé trois chiens contre une assistance médicale.” Ara vit au musée de Aki Ra depuis 2003. Il prend des cours d’anglais et de japonais et aimerait devenir instituteur.
Poiy Poiy trébuche sur une mine, dans les rizières. “Il se souvient que l’explosion l’a projeté en l’air et qu’il a atteri sur la route. Ses amis ont essayé de l’amener à l’hopital. Pour finir c’est un paysan qui l’a transporté sur une charrette à boeufs. Après deux heures de route, ils ont enfin atteint l’hôpital. La jambe de Poiy avait été gravement touchée et il avait besoin de soins rapidement. Un médecin khmer a amputé sa jambe en utilisant une scie à bois.” Poiy est au musée et va à l’école. Il est en retard sur les autres élèves car il a débuté sa scolarité à 14 ans. il aimerait plus tard être guide.
Bon, c’est assez? Je pense que oui. Et ce n’est que quelques histoires, parmi tant d’autres. Et encore beaucoup d’autres, qu’on ne saura jamais…