Et c’est là qu’on arrive dans le Rajasthan, la province indienne située la plus à l’ouest, collée sur le Pakistan. Et c’est là, qu’on s’est senti à une autre époque. Et c’est là, que la magie de l’Inde opère. Une province où on y découvrira seulement 2 villes mais où on aurait eu envie d’en faire beaucoup plus, qui nous offrira une grosse semaine bien remplie d’aventures, de chamboulements, d’étincelles et d’admiration.
Jodhpur
Les charettes, les vaches, les chèvres, les cochons, les saris colorés, les motos, les klaxons, les poubelles, et même les éléphants et les chameaux parfois partagent la route.
C’est la première fois qu’on ressentait cela: on était intimidé par tout ce qui se passait autour de nous. Une autre époque. On est spectateurs d’un très grand théâtre qui se déroule devant nos yeux, aux décors exceptionnels et aux fichus de bons acteurs. Ça avait l’air vrai en ta! Jusqu’à ce que BiiiiiiiPPPPPPPPPPPPPP les klaxons nous ramènent à l’ordre et on se rend compte que ce n’est pas un rêve et qu’on ne doit surtout pas figer dans la rue, au risque d’y perdre une jambe. Un monde qui semble irréel tant on n’y retrouve rien de chez nous et qui pourtant, est le quotidien de plusieurs.
Un fort surplombe la montagne de terre aux abords de la ville et offre des vues imprenables sur la petite ville bleue. La citadelle de Mehrangarh date du 16e siècle et fut un royaume très important pour la région à l’époque.
Après le fort, retour à la ville manger du streetfood. Le soir même, c’est la fête de JPRicher. Il aimerait qu’on fête ça au resto recommandé dans le guide, où il pourra savourer le meilleur Butter Chicken de la région parait-il. Certainement! Mais Manue en a décidé autrement, préparant en cachette avec le responsable de notre guesthouse un super party sur la terrasse sur le toit avec ballons, guirlandes, gâteau, festin, rhum et même, des feux d’artifices. Chose qui s’avèrera une très mauvaises idées avec les ballons et guirlandes en papier juste au dessus des feux mais l’indien, il s’en fou! PA-POW toi, bonne fête! À 2 pouces de sa tête quand il a monté l’escalier. Malgré qu’il ait failli exploser, JPR a bien apprécié la surprise, on passera une super soirée et on profitera du resto cher le lendemain.
Qui dit resto cher dit on met la totale: Manue et moi on s’achète un sari pour l’occasion, au grand désarroi des garçons qui ont vite compris qu’on réussi bien à se créer des excuses du genre pour magasiner. On a une super table au resto avec vue sur le fort illuminé, les garçons se gâtent dans le fameux butter chicken, on se paye même du vin… On est heureux et bien. Jusqu’au moment de la facture. 120$ à 4! Ouch. Normalement on opte pour des repas à 120 rupees, pas 120$! Mais pas de soucis, on dort pour 6$ la chambre avec terrasse sur le toit et vue sur le fort, douche avec eau chaude et super wi-fi.
Jodhpur nous enchante, nous dépayse, nous intimide et on adore. Les gens sont si gentils! C’est notre ville chouchou jusqu’à présent. On se rendra bien vite compte que notre coup de coeur est bien pour le Rajasthan en entier. Du moins ce qu’on en a connu.
Jaisalmer
C’est à bord d’un jeep qu’on quittera la ville pour se diriger dans le désert, pour aller chercher ce qui nous servira de transport pour les prochains 48 heures… Un dromadaire! Nos bêtes chargées comme des chameaux (haha) transportent tout le nécessaire à notre survie dans le désert: nourriture, eau, casseroles, couvertures.
Durant nos promenades quotidiennes, on croise quelques chameaux femelles sauvages qui se baladent librement dans leur habitat. On en aperçoit une qui cache un bébé. On demande à nos guides si on peut s’approcher pour voir le bébé. Bien sûr! On fait un 90 degré avec nos bêtes pour se diriger vers maman et bébé chameaux.
On quitte Jaisalmer avec le coeur gros, lors d’une journée grise et pluvieuse, pour se diriger vers la grande capitale: Delhi.
New Delhi
C’est l’heure d’un peu de calme, alors allons au Taj Mahal. On prend le train le matin et on reviendra le soir. Une sortie comme une autre quoi. Aller-retour au Taj. On fait ça tous les jours. Ce monument, pour ceux qui ne le savaient pas comme moi avant d’arriver en Inde, est un tombeau. Il a été construit par le roi à l’époque pour accueillir le corps de sa défunte femme, qui est morte en donnant naissance à leur 14e enfant. Le roi a tellement souffert de sa mort que ses cheveux sont devenus tout blanc en une nuit, selon la légende. Le plus ironique de cette histoire est la suite. Son propre fils renverse son père, lui vole son trône et le fait emprisonner au fort. De là, il aura vue sur sa création, le Taj, pendant 8 ans. Il pourra apercevoir l’achèvement de sa construction entreprise par son fils. Son corps y sera aussi déposé à sa mort, auprès de sa femme.
Holi approche: le 6 mars aura lieu le festival le plus coloré de l’Inde qui consiste à se beurrer le visage mutuellement avec des poudres de couleur en se souhaitant “Happy Holi” suivi d’une caresse. Ce qui semble se faire dans le calme et le respect a légèrement été transformé par les enfants en guerre de gun à eau rempli de couleur, de spraycan de mousse chimique, de garrochage de ballounes d’eau, et autres conneries du genre. Et ce, même les journées précedentes. Comprenez donc que la veille, on se dirige au magasin du coin et on s’équipe en grand. Ce sera l’occasion parfaite de se reprendre, de leur rendre la pareil. Leur rendre la monnaie de leur pièce. Oeil pour oeil, dent pour dent. La vengance sera douce au coeur de l’Indien. Le lendemain matin, gun à eau sous le bras, je décide de jeter un oeil à l’extérieur en attendant les copains, juste pour voir. Je sors. Je deviens soudainement la cible d’une dizaine de petits fous qui, à la vue de mon gun, ce sont surement dit que je mourrais d’envie d’aller jouer. Merde. Merde, merde, merde. Je cours mais me fait rattraper assez rapidement et me fait envahir, mais vraiment envahir de couleur, ballounes d’eau, 10 guns à eau me visent, les cacannes de mousse dans le visage, j’en ai plein les yeux et la bouche. Un premier 3 secondes assez secouant. Ça y est, c’est la guerre. Sans pitier. On a quelques frustrations accumulées à évacuer, c’est le moment parfait!! On se sent comme dans un jeu vidéo: on marche en évitant les ballounes colorées qui tombent des balcons partout, des hordes d’enfants qui se garrochent sur nous les deux mains dans le visage à nous frotter vigoureusement avec de la teinture, d’autres qui nous lancent soit des sceaux d’eau ou des sachets de poudre de couleur. On ne sait plus où regarder. James Bond, Rambo, Lara Croft et GI-Jane, c’est nous.
Généralement, les gens jouent de façon responsable et agréable. Certains profiterons malheureusement de l’occasion pour mal agir. On se passera d’en dire plus sur le blog, on se garde quelques histoires à conter de vive voix. Vers 2pm, c’est fini. Plus de couleur, c’est la règle. Après une bonne douche, on est aussi coloré qu’avant. Les garçons ont vraiment joué en “ti-gars” avec les petits indiens alors ils étaient vraiment mais vraiment crottés. JP a encore le visage rose bonbon et Manue a des mêches mauves. Quant à JpRicher, on le surnomme maintenant le calinours.
C’est sur cette note que se termine notre passage à Delhi. Maintenant, direction Rishikesh où je magasinerai mon futur logis pour le mois de mai!
Prochain billet: Rishikesh, Varanasi et nos dernières en Inde…
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